Vendredi 25 août 1939

Suprêmes efforts pour écarter la Guerre.

Le Président Roosevelt intervient! Il télégraphie au Roi d'Italie pour lui demander "de formuler des propositions en vue d'apporter une solution pacifique à la crise actuelle." Ce message a été lu à 14h.00 par M. Phillips, ambassadeur des Etats-Unis à Rome, au cours d'une entrevue arrangée par M. Mussolini et le Comte Ciano.

Le Parlement britannique a accordé les pleins pouvoirs à M. Chamberlain. "Le pays, a déclaré le Premier ministre, se trouve en péril de guerre imminent. Des mesures nouvelles et draconniennes sont rendues nécessaires par la gravité de la situation." Le Roi est de retour à Londres. Il tient conseil à Buckingham. Le discours de M. Chamberlain est accueilli avec satisfaction en Pologne.

A Paris, important Conseil des Ministres consacré à la situation internationale. Au cas où les évenements s'aggraveraient encore, M. Daladier envisagerait la constitution d'un cabinet d'Union Nationale. Dans la capitale, rien de changé: la population est calme et confiante, malgré le rappel de certaines catégories de reservistes. Le téléphone interurbain est reservé pour l'instant aux communications officielles.

Une nouvelle provocation! Le Gauleiter Forster est nommé par le Sénat de Dantzig "chef de l'Etat de la Ville Libre". Ceci renverse tout l'édifice de la constitution dantzicoise et réalise, sur le modèle du Troisième Reich, l'union personnelle du Chef de l'Etat et du Chef du Parti national-socialiste. Ce n'est pas encore l'Anschluss... mais c'est presque l'Anschluss!

Fortes concentrations de troupes allemandes aux frontières de Pologne. Une offensive semble prochaine. La mobilisation allemande se poursuit systématiquement. On signale la même chose à la frontière de Belgique.

Dans son discours prononcé hier soir sur les ondes de Radio-Vatican, le Pape supplie les "conducteurs de peuples" de renoncer aux armes!

La signature du pacte germano-soviétique et ses repercussions à l'étranger. "La journée d'hier, a déclaré M. von Ribbentrop à son départ de Moscou, a marqué une date importante pour le destin des deeux peuples. Le Führer et M. Staline ont conclu leur amitié... C'est peut-être un des tournants les plus importants dans l'histoire des deux peuples. L'Espagne sera neutre en cas de conflit; Indifférence à Varsovie: "ce qui compte pour nous, c'est le combat pour notre indépendance" déclare le Polska Zebrouna; Staline a rapproché l'heure des hostilités, dit-on à New-York; Les Japonais sont furieux!

Dernière heure - M. Hitler, à Berlin, reçoit M. von Ribbentrop qui lui rend compte de son voyage à Moscou. Les chances de maintenir la paix sont de plus en plus faibles.


Il est 21h.00. Veuillez écouter une déclaration radiodifusée de M. Edouard Daladier, Président du Conseil des Ministres.